Paris Match. Quel sens donnez-vous à la commémoration de la guerre de 1914 l’an prochain ?
Jean-Pierre Chevènement. Contrairement à beaucoup, je ne la conjugue pas avec des mots comme “absurdité”, “repentance”, etc. Je n’associe pas Verdun et Auschwitz. Les combattants de Verdun étaient des héros et non pas des victimes. C’est peut-être parce qu’il n’y a pas eu de “Verdun des démocraties” en 1940 qu’un Auschwitz a pu se produire.
La France et l’Allemagne peuvent-elles travailler main dans la main quand l’écart des performances économiques ne cesse de se creuser ?
Non. C’est pourquoi la France doit se réindustrialiser. Mais nos deux pays sont complémentaires. Car la France a des atouts politiques propres comme la francophonie, la dissuasion et une diplomatie mondiale avec un siège permanent au Conseil de sécurité de l’Onu.
Etes-vous pour la survie de l’euro ?
Je suis pour que l’euro se transforme en une monnaie commune. La monnaie unique comporte en effet un vice originel, celui de juxtaposer des économies par trop inégales. Regardez la Grande-Bretagne : elle se porte bien mieux parce qu’elle a conservé la livre. Il serait temps pour les autres Européens de revenir sur cette erreur initiale car ils en crèvent. Particulièrement la France. Du fait de la stagnation économique, les impôts, même augmentés, ne rentrent pas assez pour combler le déficit. Je propose qu’à l’avenir l’euro chapeaute les monnaies nationales reliées à nouveau par des parités négociées.
Etes-vous pour nommer un Allemand à la tête de la Commission européenne ?
L’actuel président José Manuel Barroso a déjà le doigt sur la couture du pantalon pour obéir à Mme Merkel. Nommer à sa place un Allemand, Martin Schulz, fort sympathique au demeurant, ne
serait pas heureux du point de vue du symbole.
Jean-Pierre Chevènement. Contrairement à beaucoup, je ne la conjugue pas avec des mots comme “absurdité”, “repentance”, etc. Je n’associe pas Verdun et Auschwitz. Les combattants de Verdun étaient des héros et non pas des victimes. C’est peut-être parce qu’il n’y a pas eu de “Verdun des démocraties” en 1940 qu’un Auschwitz a pu se produire.
La France et l’Allemagne peuvent-elles travailler main dans la main quand l’écart des performances économiques ne cesse de se creuser ?
Non. C’est pourquoi la France doit se réindustrialiser. Mais nos deux pays sont complémentaires. Car la France a des atouts politiques propres comme la francophonie, la dissuasion et une diplomatie mondiale avec un siège permanent au Conseil de sécurité de l’Onu.
Etes-vous pour la survie de l’euro ?
Je suis pour que l’euro se transforme en une monnaie commune. La monnaie unique comporte en effet un vice originel, celui de juxtaposer des économies par trop inégales. Regardez la Grande-Bretagne : elle se porte bien mieux parce qu’elle a conservé la livre. Il serait temps pour les autres Européens de revenir sur cette erreur initiale car ils en crèvent. Particulièrement la France. Du fait de la stagnation économique, les impôts, même augmentés, ne rentrent pas assez pour combler le déficit. Je propose qu’à l’avenir l’euro chapeaute les monnaies nationales reliées à nouveau par des parités négociées.
Etes-vous pour nommer un Allemand à la tête de la Commission européenne ?
L’actuel président José Manuel Barroso a déjà le doigt sur la couture du pantalon pour obéir à Mme Merkel. Nommer à sa place un Allemand, Martin Schulz, fort sympathique au demeurant, ne
serait pas heureux du point de vue du symbole.
Vous proposez que l’Europe noue un “partenariat stratégique” avec la Russie. Poutine est-il fréquentable ?
Il y a une russophobie de certains médias français qui nuit gravement aux intérêts de la France. Pour nous, la Russie est un partenaire incontournable. On cristallise trop sur Poutine. Je ne défends pas tout ce qu’il fait, mais il a été élu président avec une très forte majorité des voix, et l’opposition russe avec Alexeï Navalny n’est pas crédible. Prenons garde de ne pas rallumer la guerre froide. L’URSS a disparu depuis vingt-deux ans. Il serait temps de s’en aviser.
Source : Paris Match
Il y a une russophobie de certains médias français qui nuit gravement aux intérêts de la France. Pour nous, la Russie est un partenaire incontournable. On cristallise trop sur Poutine. Je ne défends pas tout ce qu’il fait, mais il a été élu président avec une très forte majorité des voix, et l’opposition russe avec Alexeï Navalny n’est pas crédible. Prenons garde de ne pas rallumer la guerre froide. L’URSS a disparu depuis vingt-deux ans. Il serait temps de s’en aviser.
Source : Paris Match